L'été permet de lâcher prise et de profiter des longues soirées fraîches et parfumées pour lire sur une terrasse, voir un bon film sous les étoiles d'un cinéma en plein air ou de profiter de concerts et festivals qui fleurissent un peu partout. Alors, comme chaque année, nos adhérents et amis devaient nous donner leurs coups de coeurs culturels. Mais entre la météo, les crises financière et économique, les urgences plus personnelles des uns et des autres,ou les images quotidiennes de la corne de l'Afrique, la tendance est jusque là à se ménager des pauses culturelles plus improvisées et plus modestes. Une virée en Bretagne avec quelques sons et lumières et visites de vieilles pierres pour les uns, deux villa Palladiennes et quelques dégustations de vins en Italie pour d'autres, du bricolage à la maison, des bouquins et des soirées TV à revoir tous les Harry Potter pour d'autres....Et du temps pour penser à Monalisa et en parler ensemble. D'abord garder le sourire, rester bien conscients des trésors culturels qui nous portent et peuvent à tout instant nous transporter. A ce moment de ce drôle d'été, l'équipde Monalisa évalue le contexte et les tendances pour évoluer durablement. Développement durable, comme disent les géographes, économistes et écologistes.....Mais parce que la météo et la crise économique mondiale ne doivent pas nous ôter nos sourires, nous devons tous bien réfléchir aux moyens de faire mieux que résister......Allez bonnes fins de vacances pour ceux qui en ont et envoyez nous toutes vos idées.....

Echos des étoiles, harmonies célestes, et héorie de la relativité..... Pour des rouages bien huilés,  Einstein avec son violon,Xénakis avec des équations mathématiques, ou Vian avec sa tropette ou des mots pour parler de nénuphares dans la poitrine d'une jeune amoureuse...

Bref des artistes férus de sciences et des scientifiques en quête d'expression artistique au bout de l'intuition....

Le poète recomptant cent fois sur ses doigts les pieds de ses vers, comme Mozart traçant une à une, toutes les lignes d'architecturales.....

Artistes et savants, créateurs et techniciens qui bousculent sans cesse formes et styles, écoles et genres.....

L'endettement du pays pousse à dégrader les services publics. Dans une société très individualiste, chacun cherche à payer moins d'impôts tandis qu'il vérifie partout les limites d'une logique de suppression de postes et de moyens. Inutile de parler ici des choix qui privilégient des engagements militaires exhorbitants sans que personne ne sourcille !

L'Ecole s'essouflle, ses valeurs s'effacent et tous les choix qui y sont faits la fragilisent. Programmes modifiés sans cesse et sans formation obligatoire des enseignants. Enseignants débutants, vacataires, contractuels inquiets, tant par le regard d'une hiérarchie fantasmée que par des parents d'élèves très inégalement concernés mais de plus en plus méfiants. Les quartiers les plus abandonnés produisent les élèves les plus difficiles, confiés aux enseignants les moins qualifiés ou volontaires !

Et chacun, partout de chercher, sa niche, ou son moyen d'en sortir le moins mal possible ! Dans ce contexte deux tendances se développent avec syndicats de parents et d'enseignants: d'une part une radicalisation de plus en plus clientéliste et parfois sectaire pour imposer des rapports de forces, d'autre part le renoncement !

Privatiser l'Ecole, au sens économique comme au sens étymologique du terme, c'est se priver des richesses d'une Ecole réellement républicaine  et forte ! Quand chacun vit, apprend et évolue dans sa bulle, les forces divisées s'essoufllent et un tout petit pays comme le notre ne peut que reculer. La compétition économique a déjà montré ses limites, et pourtant, si jusqu'ici l'Ecole avait refusé cette idéologie, elle semble aujourd'hui prête à céder sous tous les coups.

Nos enfants et nos jeunes ont besoin de temps, de partage, de portes et de fenêtres à ouvrir, de chemins à essayer avant de se lancer dans des vies que nous voulons pour eux actives, mais aussi intéressantes et pourquoi pas équilibrées ?!

En Espagne une jeune sur trois quitterait l'Ecole à 15 ans ! Dans la crise actuelle que peuvent-ils devenir? Il semble aussi que ceux qui occupent la purta del sol aient des diplômes, mais pas de travail. Au moins ceux là nous posent-ils des questions.

Alors cessons d'accuser l'Ecole, prenons le temps de former les enseignants tout au long de leur carrière. Prenons tout le temps, tous les chemins pédagogiques et culturels pour les jeunes qui arrivent en masse alors qu'on devrait les aborder en petits groupes  !

Quel autre projet pourrait avoir une société comme la notre? Qu'aurions nous de mieux à faire quee de bien instruire, former, éduquer, cultuver ses citoyens tout au long de la vie ?

Les meilleurs économistes ne répètent-t-ils pas sans cesse que la seule plus value durable reste l'ouverture culturelle ?

On arrive au bout de plusieurs logiques qui devaient faire vivre et grandir la démocratie. Politique mise en scène jusqu'à l'obsénité dans l'assaut de la retraite de Ben Laden. On se serait cru dans "24h Chrono". Et les journalistes de se jeter sur les vrais, mais aussi les faux témoins, les fanatiques de tous les bords et ceux qui ne croiront de toute façon jamais à la mort de Ben Laden. Le Président américain, dénigré encore sur toutes les chaînes télévisées 10 jours plus tôt, devenu soudain le justicier invincible du Monde  !

Au milieu d'un flot de sondages qui finissent par démobiliser les électeurs, le scandale DSK ! L'horreur qui aurait du laisser sans voix, qui aurait mérité une minute ou deux de silence au nom de la descence ! Et bien non. A toutes les heures du jour et de la nuit les descriptions supposées, et tous les commentaires autorisés au nom de l'Information....L'argent, le sexe, la politique mondialisés ! Et chaque pays et culture de rivaliser de bons principes ! Même nos enfants les plus jeunes auront découvert bien des nouveaux mots particulièrement déplacés; et tout ceci au nom de la Vérité pourtant encore bien cachée !

Dans cette cacophonie, inutile de parler des idées, des programmes ou des principes à partir desquels les banques nous ruinenet, on ferme les usines, on supprime la fiscalité des plus riches, ou on arrête les efforts de protection de l'Environnement. A propos où en est-on à Fukushima ? La radioactivité n'a pas bonne presse !

Mais pendant ce temps des jeunes s'installent en plein de coeur de Tunis, Le Caiez et Madrid pour pousser des cris silencieux...... 

L'UNESCO braque régulièrement les feux des projecteurs sur tel ou tel site culturel, telle activité ou tradition,, et réveille la curiosité des citoyens du monde, soudain mobilisés pour défendre leurs paysages, leurs langues et cultures habituellement négligés. Sans doute en a-t-il été de même pour la Gastronomie et la cuisine française généralement associée à de Grands chefs et des étoiles dans des guides très jaloux de leur autorité.

Mais tandis que les pesticides et les OGM semblaient devoir s'imposer dans une approche mondialisée des productions et des échanges, la crise économique, les problèmes climatiques, le prix de l'or noir qui conditionne les prix de production et d'approvisionnement alimentaire...chacun réalise soudain que la France est d'abord riche de ses milieux naturels, de ses espèces et de ses héritages agricoles. Quelle chance de pouvoir produire autant de choses sur autant de terroires ! Quel bonheur de maîtriser encore autant de modes de productions. Sols, altitudes et latitudes, climats et  eaux de sources, influences martitimes, mais aussi pressoirs caves, granges, greniers, marchés aux primeurs et fours de boulangers.....

D'abord des produits, nous disent les grands cuisiniers. Pour une palette de saveur qui nous pousse à commenter, échanger, marier pain et fromage, vin et fruits, légumes et huiles d'olives pressée à froid.....

Alors peut être devra-t-on payer un peu plus cher le pain au levain du boulanger qui achète à des paysans Bio ses farines. Mais pour un pain savoureux et digeste, et surtout le plaisir de mordre dans le croustillant en le partageant avec nos enfants !